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Régionales en Guadeloupe : Lurel et le PS ont gagné, mais qu'en est-il de la gauche ?

Publié le par thalasrum

Tout un chacun a noté la victoire – extraordinaire a même dit TF1 – de la liste conduite par Victorin Lurel en Guadeloupe, où la majorité absolue des suffrages s'est portée sur le nom du candidat PS dès le premier tour. On peut se satisfaire de l'extrême faiblesse du score de l'extrême droite locale.

Certes, plus de 56% des voix, le score est sans appel. D'autant que la deuxième liste est très loin des 20%. Il y a un naufrage de la liste conduite par l'UMP. Les listes d'extrême gauche nombreuses ne dépassent pas les 2%, tandis que la liste des dissidents de gauche de M.Jalton ne parvient pas à l'emporter dans la commune des Abymes.

À aucun moment, n'est apparu un réel projet alternatif dans les différentes listes. L'UMP n'a pas mené campagne, la tête de liste ne s'est même pas déplacée sur le plateau télévisé lors du débat entre les différents candidats. Les propos atterrants de la ministre de l'Outre mer en meeting aux Abymes n'ont pas amélioré les choses. Jalton et sa liste n'ont jamais réussi à se démarquer de la liste Lurel. Les listes d'extrême gauche, n'ont jamais été en état de mettre en valeur le mouvement social de 2009 à leur profit.

Finalement, Victorin Lurel, sans véritable projet, s'est contenté de rassembler une sorte de liste « d'union régionale », regroupant ses fidèles, auxquels il a associé des félons de droite, à l'image de Mme Louis Carabin, des membres du MODEM et des écologistes pour finalement remporter 31 des 32 communes de la région.

La réélection de M.Lurel se fait certes par défaut : aucun autre candidat ne lui arrivait à la cheville, mais c'est aussi une réélection inquiétante. Sans sourciller, les électeurs se sont portés sur une liste adoubée par le PS, regroupant aussi le centre droit et la droite, vaste programme !

Au-delà des grandes déclarations d'intention, les propositions de la liste de M.Lurel sont soit floues, soit inexistantes pour résoudre la question sociale, pourtant prégnantes. Rien d'ambitieux pour le pouvoir d'achat des classes populaires, rien d'ambitieux pour développer des infrastructures pour les poursuites d'études des élèves de l'archipel, rien d'ambitieux pour résoudre le problème récurrent du chômage.

Le programme écologique présente de grandes intentions, mais le développement d'infrastructures de transports collectifs dignes de ce nom est à un stade embryonnaire. Dans une région de plus de 400.000 habitants (l'équivalent d'une agglomération comme Bordeaux), il n'existe aucun projet de réseau ferré régional. Les transports inter-îles sont laissés à des entreprises privés avec des coûts dissuasifs pour les catégories défavorisées, il n'existe aucun projet pour développer un véritable service public des transports régional.

L'élection s'est une nouvelle fois jouée de manière totalement clientéliste, sur des noms de personnes plutôt que sur des programmes. Ces élections renforcent un potentat local, avec un budget conséquent, sur un programme douteux. Un électeur sur deux ne s'est pas trompé sur ces élections tronquées en ne se déplaçant pas. Le politique ne sort pas grandi de cette élection, & l'avenir d'une région en difficulté demeure posé.

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