Afghanistan, pavot, taliban...

"Le président afghan Hamid Karzaï a défendu jeudi les directives des autorités aux journalistes sur la manière de couvrir l'insurrection des talibans, estimant que certains médias légitimaient le terrorisme dans leurs articles." Lemonde.fr 22/06/06

Quand un président se permet ce genre de déclarations, il est grand temps pour les électeurs de le pousser vers la sortie, s'il en reste beaucoup... La démocratie ne peut s'accorder d'une quelconque entrave à la liberté de la presse, le pire étant l'autocensure (regardez nos amis Pujadas ou Pernaut en France). Quand un président en vient à conseiller la censure à des journalistes, il est grand temps d'en changer, mais pour le remplacer par qui? Ou par quoi?
Reprenons rapidement, suite aux attentats du 11 septembre en 2001, les États-Unis lancent une vaste offensive sur l'Afghanistan qui démet les talibans (des islamistes intégristes) de leur pays pour les remplacer par un gouvernement fantôme (celui d'Hamid Karzaï), avec des chefs de guerre (des potentats militaires & claniques locaux) pour gérer les provinces. Le problème majeur est que si les talibans ont été battus, ils n'ont jamais été éradiqués.
D'autre part, les américains n'ont jamais véritablement pris le contrôle des zones montagneuses (qui représentent l'essentiel du pays) et en particulier le Sud du pays (frontalier du Pakistan). Sur ces faits, les journalistes internationaux sont partis, fiers du devoir accompli (le drapeau américain flottant sur kaboul...sic!).
Mais la culture du pavot n'a pas été atteinte une seconde (l'Afghanistan est le premier producteur d'héroïne au monde), il n'a même jamais été question de chercher à remplacer cette culture par une quelconque culture vivrière, & les talibans qui profitent du trafic, ont continué à subsister paisiblement, le temps de refaire des forces.
D'autant que la faiblesse du gouvernement a empêché toute politique de désislamisation du pays. Si bien que les femmes boites aux lettres sont toujours la norme dans ce pays, dominé par une gente masculine (qui se sert de la religion quoiqu'il arrive pour dominer l'ensemble de la population féminine).
Les talibans, bien revigorés se sont donc mis en tête de récupérer ce qu'ils considèrent comme un du : le contrôle du pays. Or, l'armée officielle afghane est quasi-inexistante & l'armée internationale (essentiellement américaine) a bien du mal, avec des effectifs réduits, à maintenir les positions. Une guerre civile, à l'image de l'Irak se met gentiment en place, sous les yeux impuissant de la toute puissante armée américaine. La politique extérieure américaine fait rêver... Surtout les femmes qui s'émancipent chaque jour un peu plus sous une burqa noire de préférence par 50° à l'ombre...