Revalorisation du RSA : quelques cacahuètes pour rester pauvre !

Jean-Marc Ayrault, le premier ministre a fait une conférence sur le sujet. Marie-Arlette Carlotti, chargée entre autres de la lutte contre l'exclusion a occupé les ondes médiatiques. Tout ça pour quoi ? Une revalorisation du RSA socle de 10% sur... cinq ans ! Aujourd'hui, le montant du RSA socle pour une personne seule est de 474,93 €. Rappelons pour que tout le monde comprenne bien à quoi correspond ce montant que le seuil de pauvreté est fixé par l'INSEE pour une personne seule à 803€ ! Le RSA socle représente actuellement 59% du seuil de pauvreté.

Sciemment & consciemment, l'État français entretient les plus exclus & les plus démunis de nos concitoyens à moins des deux tiers du seuil de pauvreté !

Oui, répond Mme Carlotti, mais le RSA va être indexé sur les prix, et la revalorisation de 10% sur cinq ans va permettre de redonner un peu de dignité à ces exclus. Le seuil de pauvreté n'effleure même pas l'esprit des membres d'un gouvernement qui se prétend de gauche, & affiche sa volonté de remettre la solidarité au centre du processus, au travers le RSA.

Quelle dignité peut retrouver quelqu'un qui vit en dessous du seuil de pauvreté ? Oui mais la crise poussent les membres du gouvernement effrayés ! La crise a le dos large. Il s'agit de citoyens français ! De gens comme vous & moi. Quand on prétend avoir pour devise : liberté, égalité, fraternité. Il faut en assumer l'ensemble du triptyque. Car sans fraternité, quelle liberté ? Quelle égalité ? C'est bien ce qu'avaient compris les fondateurs de la II^nde République, ou encore les Communards en 1870. Le préambule de la IV^ème République, auquel fait référence notre République actuelle parle d'une République sociale !

Puisque le gouvernement prétend revenir aux fondements de la République, qu'il prenne ses responsabilités ! Le RSA socle doit être au minimum au niveau du seuil de pauvreté ou au-dessus. La réalité, c'est que le gouvernement a intégré le principe libéral qui veut qui si on donne trop d'argent au pauvre, il ne cherchera pas de travail. Qu'en est-il avec moins de 500€ par mois. Ne pouvant ni vivre décemment, ni même se loger avec ces revenus, l'exclusion est maintenue délibérément. La réalité, c'est qu'en élevant le curseur du RSA socle au niveau du seuil de pauvreté, il faudrait parler de revalorisation du SMIC & améliorer le niveau de vie des classes populaires.

En augmentant le RSA de 10% sur le quinquennat, le gouvernement se contente d'empêcher que le pauvre ne meure de faim tout de suite, en se donnant bonne conscience ! Loin de la solidarité, loin de la fraternité...