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Pujadas et Aphatie ne sont pas des journalistes indépendants !

Publié le par thalasrum

Apathie-Pujadas-journaliste-laquais-pouvoir.JPGLa nouvelle est arrivée hier soir sur le plateau de France 2. Le pauvre premier ministre Jean-Marc Ayrault avait été envoyé par le président Hollande avec un petit seau d'eau à moitié vide pour éteindre l'énorme incendie causé par les aveux très tardifs de Jérôme Cahuzac. & David Pujadas posait les bonnes questions pour ne pas mettre en difficulté l'homme de pouvoir, le représentant du gouvernement.

Tout ronronnait calmement sur le plateau. Ayrault clamant son désarroi, sa colère & son indignation. Non ! Au grand jamais, il n'aurait pu imaginer être trahi par l'homme Cahuzac. Pujadas évitait les questions qui fâchent... Du genre, "mais quand même Monsieur le premier ministre, si un journal en ligne savait, comment vous, avez pu ne pas savoir ? En admettant que vous ne sachiez pas avant, comment entre novembre & mars avez-vous pu ne pas savoir ?" Du grand Pujadas en bon laquais du pouvoir. Il aurait pu aussi interroger le premier ministre : "Mais quand même, après les mois de mensonges de M.Cahuzac, vous rendez-vous compte que votre propre parole ce soir, perd de sa force, & que le doute peut exister dans la tête de chacun des français. Celui-ci ne ment-il pas ?". Non non, rien de tout cela.

& d'un coup, Ayrault soudain inspiré, embraye sur la nécessité de l'indépendance de la justice, mais aussi l'indépendance de la presse, félicitant Mediapart pour son brillant travail d'investigation. Le réalisateur du journal fait alors un contre champ assassin sur Pujadas en train d'avaler son chapeau. Lui qui a mis presque quatre mois avant de prononcer le mot Mediapart. Lui qui a toujours éludé, censuré, caché, plus qu'il n'était possible les interrogations sur le ministre Cahuzac, se retrouver face à un premier ministre qui clame la nécessité de l'indépendance du journalisme, c'est dur à avaler.

David Pujadas n'en est pas à sa première couleuvre à avaler. Quand bien même le boa du soir est particulièrement gros et indigeste. Pujadas enchaîne donc, oui oui, il y a la nécessité d'une presse indépendante ! Stupeur ! Après les aveux de Cahuzac, les aveux de Pujadas. Oui, il existe une presse indépendante, dont lui ne fait pas partie. & se pose donc la question posée par Schneidermann ce matin sur ASI, comment qualifier cette presse qui n'est pas indépendante ? Tout le problème est posé.

Le fondement de la presse, le quatrième pouvoir, repose sur l'indépendance de la presse ! Si elle n'est pas indépendante, la presse devient la courroie de transmission  du pouvoir. & en dehors de Mediapart, Arrêt sur Images et quelques autres, la grande presse dominante ne peut être considérée comme indépendante. Le Monde, sur l'affaire Cahuzac s'est contenté de résumer le communiqué de blog de Cahuzac, & d'ajouter à la fin un tweet de Cahuzac où il criait son innocence. Sans aucune remise en perspective. Sans aucun questionnement. Jean-Michel Aphatie, l'omiprésent chroniqueur médiatique, a multiplié les interventions, ne se remettant aucunement en question, alors même qu'il n'a cessé de cracher sur Mediapart & de défendre Cahuzac... au nom de la présomption d'innocence, n'hésitant pas à accuser les médias qui font leur travail de fascisme ou de stalinisme !

Alors que faire de ces journalistes qui ne portent que la carte de presse & touchent leur salaire sans faire leur travail ? Ces laquais du pouvoir se contentent de recopier les communiqués officiels, de ne jamais vérifier leurs sources, de toujours prendre le parti des puissants contre les faibles, voir à ce sujet le traitement de France 2 de l'ensemble des grèves ces dernières années. Voir Jean Quatremer enclenchant le pas de vilipender l'antisémitisme supposé de Mélenchon, avant d'être obligé de s'excuser en découvrant les propos réels, dont il n'avait lu que la dépêche d'agence !

La presse se plaint de voir les ventes baisser, mais ne s'interroge jamais sur ses pratiques, sur le métier de journaliste. Il serait opportun que les médias au service du pouvoir prennent conscience du goufre qui les séparent du monde réel. Il y a 15 ans déjà Serge Halimi dénonçait les nouveaux chiens de garde, qui monopolisent le pouvoir médiatique sans faire leur travail. Les noms ont changé, mais la réalité reste la même. Alain Duhamel a été remplacé par Jean-Michel Aphatie, mais rien n'a changé ! Il serait temps de mettre un grand coup de balai dans la sphère médiatique !

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