Le pape dérape une nouvelle fois sur la sexualité !

Au quotidien, on considère qu'avant de parler de quelque chose, il faut non seulement savoir de quoi on parle, mais en plus, qu'il faut nécessairement réfléchir avant de dire n'importe quoi ! Visiblement, pour le pape, ces deux préceptes ne s'appliquent pas ! Après avoir véhiculé un vague espoir de réforme dans l'Église catholique sur l'usage du préservatif, voilà Benoît XVI qui replonge dans ses travers obscurantistes moyenâgeux en expliquant que "l'éducation à la sexualité ne doit pas avoir lieu dans un autre cadre que familial & religieux !"

Outre le sous-entendu navrant du pape qui nie le droit des familles à ne pas avoir de religion, ce sont une nouvelle fois les conséquences de ces propos qui portent un grave préjudice à la jeunesse qui écoute ces propos. Loin d'une phrase sortie de son contexte, le pape enfonce le clou, affirmant que les cours d'éducation sexuelle reflètent "une anthropologie contraire à la foi & à la juste raison". Passons sur le ridicule d'apposer la foi & la raison, le pape prétend une nouvelle fois s'ingérer dans la vie politique de pays indépendants. Benoît XVI n'a pas été informé que les temps sont révolus de son pouvoir sur les pays indépendants. Pour ce qui concerne la France, la séparation des Églises & de l'État date de 1905. Il serait temps de se réveiller !

Benoît XVI, dans la lignée de l'Opus Dei, défend le droit à la vie à tout prix & prétend remettre en cause le droit à l'avortement, qui est, par essence, un des éléments d'émancipation de la femme. L'objet du pape n'est pas tant de refuser la société contemporaine, mais bien plus de la ramener à l'époque de l'oppression de la femme dans le cadre d'une domination masculine absolue. Car défendre la "vie à tout prix", ça signifie à l'heure actuelle (conditions sanitaires, niveau économique...) entre 8 à 10 enfants viables par femme... Soit un accroissement gigantesque de la population que la planète serait incapable de nourrir ! Les déclarations du "multipliez-vous!" sont totalement hors de propos dans une société contemporaine moderne !

Mais pour ceux qui ne seraient pas convaincu que seules les femmes sont visées, sans doute est-il bon de rappeler que dans un texte publié en juillet dernier, le pape a classé l'ordination de femme-prêtre au niveau d'un acte de pédérastie.

D'autre part, même s'il a choisi de ne pas avoir de sexualité, le Pape devrait prendre conscience qu'au XXI^ème siècle, les hommes & les femmes de ce monde ont droit à une libre sexualité, & surtout à une sexualité dont l'objectif ultime n'est pas la procréation. L'éducation à la sexualité, en complément des lois votées au fil du temps sur la protection contre le viol, sur la contraception, sur l'avortement, ont permis une progressive émancipation des femmes. Les temps du machisme sexuel & de la dépendance de la femme concernant sa sexualité, son plaisir, sa fécondité sont révolus. Pour Benoît XVI, ce n'est pas très clair. Peut-être serait-il temps que les autorités politiques tapent du poing sur la table pour lui rappeler ses prérogatives réelles : celles de directeur spirituel de ceux qui veulent bien croire à ses préceptes ! Pour les autres, ses propos ne peuvent être entendus. Le pape n'a pas à se mêler des lois votées par des gouvernement élus par les peuples !

Comment au XXI^ème siècle est-il possible d'accepter sans réaction un tel mépris de la moitié de l'Humanité ?