Assassinat politique et médiatique!

La journaliste russe Anna Politkovskaïa a été assassinée ce week-end, suscitant une réaction médiatique très forte. Les médias saluent une femme intègre, indépendante, "qui faisait bien son travail".
Ce discours devrait au contraire inquiéter les médias. Si cette femme faisait bien son travail, cela signifie donc que l'ensemble des journalistes ne le fait plus. Ou en tout cas pas en Tchétchénie!!!! En effet, elle a été assassinée visiblement parce qu'elle allait publier une enquête sur la torture en Tchétchénie pratiquée par les milices pro-russes.
La conclusion qui s'impose est donc qu'elle a été assassinée parce qu'elle était l'une des dernières à être en Tchétchénie et à faire son devoir de journaliste d'investigation et d'information. Si des centaines de journalistes couvraient ce conflit, comme la guerre en Irak a été couverte, on peut se dire que cette guerre serait sans aucun doute terminée ou tout du moins que les exactions qui ont lieu (tortures, assassinats, enlèvements, populations affamées...) ne se dérouleraient plus!
L'ensemble des rédactions qui a choisi délibérément de quitter la Tchétchénie, et désormais la Russie, est donc collectivement responsable de l'assassinat de leur consoeur! C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles les pleureuses médiatiques sont si nombreuses ce matin. Mais ce sont des larmes malsaines. Les journalistes pleurent devant l'assassinat d'une journaliste de renom, mais plus clairement ils enterrent sans vraiment de honte, l'inexistence de liberté d'expression, leur renoncement au quatrième pouvoir, celui qui DOIT IMPERATIVEMENT être indépendant et efficace pour que la démocratie fonctionne.
C'est sûr que Jean-Pierre Pernaut ou Pujadas ne risquent pas de se faire assassiner, bien au chaud dans le confort de leurs journalistes dépêchés enquêter sur un potier ardéchois
 ou sur le drame d'un patron de bar où l'on ne pourra plus fumer!!!!!!!!!!!!!!!